Grâce au sondage qu’on a mené sur les besoins et intérêts des Québécois en lien avec l’autosuffisance et la consommation écoresponsable, on a réalisé qu’un obstacle revient très souvent par rapport à l’autosuffisance : c’est le fait de vivre en appartement.
Vivant moi-même en logement, j’ai envie de te partager les trucs que j’ai découverts pour acquérir une certaine autonomie et ce, sans maison, sans terre, et en ville!
Je ne prétends pas avoir toutes les réponses, loin de là, voilà pourquoi je t’invite à partager les tiennes pour enrichir ce beau fil de discussion et permettre aux maximum de gens de se rapprocher de leurs objectifs! Aussi, je crois qu’il serait bien de garder ce fil de discussion axé sur les idées plutôt que les détails de réalisation de celles-ci. On pourra créer d’autres fils de discussion pour expliquer les détails des réalisations au besoin!
Alimentation
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La production
Les germinations
Les germinations représentent un bel apport de nourriture fraîche qui peut pousser facilement et à l’année dans la cuisine!
Les fenêtres
Les fenêtres sont merveilleuses pour les plantes (à condition qu’elles ne soient pas trop mal isolées pour l’hiver!) et plusieurs d’entre elles peuvent très bien se cultiver en pots. Pour tirer profit au maximum de ton espace, le mieux est d’utiliser non seulement le rebord des fenêtres, mais aussi toute leur hauteur! Il existe le window farm project qui pousse l’idée de jardiner en tours dans les fenêtres, ou il y a cette version récupération aussi que j’aime bien. Dans l’image elles ne sont pas placées dans les fenêtres mais ça peut toujours être adapté
Pas accès à un terrain… vraiment?
Ton appartement et ses environs t’offrent peut-être plus de possibilités que tu ne le crois!
Possèdes-tu un balcon?
On a tendance à sous-estimer son potentiel! Les gardes-corps peuvent être utilisés pour y accrocher des jardinières, on peut aussi en suspendre au plafond (si on en a un), en plus d’utiliser des bacs de culture surélevés et de faire grimper quelques plants sur des treillis (ou autre matériel qui fera une séparation entre la plante et le mur de la bâtisse, pour ne pas l’endommager).
J’ai d’ailleurs découvert cette conférence de Stéphane Groleau qui présente comment maximiser l’espace de culture sur un balcon, très intéressant! Sinon voici quelques inspirations. L’idée de faire grimper des plantes sur une branche pour utiliser l’espace qui sépare le mur de la jardinière !
Y a-t-il des zones de terrains communs?
Si oui, tu peux demander à ton propriétaire s’il serait ouvert à ce que tu cultives une parcelle de ceux-ci. @Emilie_Turgeon a justement commencé son premier jardin derrière son bloc, avec l’accord de son propriétaire! Pour le mettre en confiance, tu peux réaliser un plan de ce que tu aimerais créer comme jardin, en tenant compte de l’ensoleillement disponible et de la hauteur que les plants atteindront à maturité (si ça cache les fenêtres du voisin au sous-sol, le plan est à revoir!) Il y a des espèces de fleurs qui se marient bien (en termes de look comme de besoins communs) avec des espèces potagères. C’est donc une belle façon de joindre l’utile à l’agréable, surtout que certaines fleurs sont comestibles!
Ceci dit, on s’établit souvent de façon temporaire dans un appartement, alors c’est important de penser à ce qui arrivera avec ce jardin à ton départ. Tu peux cultiver dans des bacs de culture ou smart pots, que tu pourras ensuite déménager avec toi ou offrir à quelqu’un d’autre, ou encore, si ton propriétaire accepte que tu cultives dans le sol, tu peux peut-être planter des vivaces au moment de quitter, ou voir si un autre locataire aimerait poursuivre la culture?
Le toit est-il plat?
Tu me vois venir, je pense à la possibilité d’installer des bacs de culture sur le toit! Ceci dit, c’est une coche de plus en terme de difficulté, car il faut s’assurer que la structure du toit peut supporter le poids additionnel que représente les bacs et les gens qui iront jardiner. Il faut aussi que l’endroit dispose d’un accès sécuritaire au toit et que la sécurité soit aussi assurée une fois rendu sur le toit. Rien d’impossible, mais tout de même, c’est plus complexe que d’avoir quelques plants sur son balcon! Si ton propriétaire est un visionnaire, tu peux lui parler des toits verts, qui ont de nombreux avantages, en plus d’être un bel avantage concurrentiel pour attirer des locataires!
Le jardin communautaire
Si tu n’as encore jamais eu de jardin, t’inscrire dans un jardin communautaire est probablement le meilleur conseil que je pourrais te donner! Je suis membre d’un tel jardin depuis 2 étés et j’adore cette expérience!
D’abord parce que ça fait du bien d’avoir un endroit rempli de vie quand on habite en ville! Souvent entouré d’arbres, on prend plaisir à se promener à travers les plantes et les fleurs de toutes sortes et à observer les couleurs qui changent au gré des semaines.
En plus, c’est l’endroit parfait pour rencontrer d’autres jardiniers et échanger sur vos expériences, surtout que vous êtes au même endroit et faites donc face aux mêmes conditions qui influencent vos cultures!
Les municipalités regroupent souvent les jardins communautaires des environs sur leur site, n’hésite pas à regarder si l’entre d’entre eux pourrait t’intéresser! Et puis s’il n’en existe pas encore près de chez toi, il pourrait être intéressant de créer un post à ce sujet dans la sous-section de ta région peut-être que d’autres membres du forum aimeraient se joindre à toi pour en débuter un!
Les initiatives participatives
De plus en plus d’endroits au Québec ont le bonheur d’avoir des Incroyables Comestibles chez eux, ainsi que d’autres projets d’aménagements comestibles comme les forêts nourricières! Si tu n’as pas d’endroit pour cultiver chez toi, tu peux peut-être regarder avec une de ces organisations si tu peux cultiver un endroit public et partager tes récoltes?
Sinon j’aime beaucoup l’idée de Julien Wichapi présentée en détails ici qui consiste en gros à mettre en commun des ressources (dont le temps) pour s’organiser ensemble avec celles-ci sans nécessairement utiliser l’argent. Dans l’exemple de la Maison du kimchi, les gens sont invités à apprendre à faire du kimchi en mettant la main à la pâte, ça donne lieu à un bel événement en soi et les participants reçoivent un kilo de kimchi à l’heure!
Les plantes sauvages comestibles
On les oublie souvent et pourtant, les plantes sauvages comestibles peuvent apporter des saveurs diversifiées et savoureuses à notre table! Avant de te lancer dans la cueillette sauvage, je te recommande toutefois de suivre une formation sur le sujet afin de t’assurer de cueillir des aliments qui sont réellement comestibles et ce, sans compromettre leur capacité de régénération.
Récolter les semences
Une autre belle façon d’aller vers l’autosuffisance alimentaire est de récolter ses semences! Je sais cependant que pour qu’elles se conservent bien, il y a des règles à suivre que je ne connais pas… Si quelqu’un veut démarrer un fil de discussion là-dessus, ce serait super! On pourrait ensuite le mettre en lien ici!
L'achat responsable
Pour combler ce que tu ne peux pas récolter, il existe de belles alternatives!
Encourager un fermier de famille
Tu risques de découvrir de nouvelles variétés de fruits et de légumes tout en encourageant un producteur local dont les pratiques respectent l’environnement! Tu peux trouver ton fermier de famille par le biais de Maferme ou d’Équiterre
Acheter en vrac
Personnellement, j’ai un coup de coeur pour le groupe d’achat d’aliments bio Nousrire, mais il existe aussi de plus en plus d’établissements qui t’offrent des aliments en vrac! Tu peux en trouver plusieurs sur les pages vertes et s’il n’y en a pas encore près de chez toi, tu peux toujours en parler à ton épicier afin de voir les possibilités qui s’offrent à toi! Plus on est nombreux à faire ce genre de demandes, plus ça a de chances d’arriver
La conservation
Quand on a une grande quantité de fruits et légumes de saison, qu’on les ait achetés ou cultivés, il faut les conserver! La congélation, mise en conserve, fermentation et déshydratation sont toutes des options possibles! Je t’encourage toutefois à suivre une formation sur ce le ou les mode(s) de conservation envisagé(s) afin de ne pas rater ton coup ou pire, de t’empoisonner!
L’espace d’entreposage
Si tu manques d’espace pour conserver tes réserves, peut-être que tu pourrais en laisser une partie chez un(e) ami(e) ou un membre de ta famille qui habite pas trop loin de chez toi et qui a de l’espace perdu? Lorsque tu vas lui rendre visite, tu en profites pour piger dans tes réserves et en guise de remerciement, tu peux lui faire cadeau d’une parti de celles-ci!
Sinon, j’ai une amie qui partage son congélateur et son garage avec sa voisine! Pourquoi pas?
L’inventaire et la prévision des ressources
Depuis quelques temps j’ai commencé à tenir un petit registre bien simple de certaines ressources qu’on consomme afin de pouvoir mieux les prévoir. Par exemple, je sais maintenant qu’on passe une livre de café par 15,5 jours, et qu’une recette de savon nous dure environ 60 jours. On a commencé par ces 2 ressources, mais je compte maintenant étendre le calcul à tout ce qu’on achète en vrac avec nousrire, et aux légumes qu’on cultivera cet été (combien de semences plantées, de semis repiqués, de légumes récoltés).
On a aussi comme projet de calculer, avec un menu sur plusieurs semaines, combien et quels aliments il nous faudrait pour pouvoir prévoir 4 mois de recettes par exemple.
Finalement, j’ai beaucoup aimé l’idée de Marilène dans la conversation sur le gaspillage alimentaire : garder une liste de ce que tu as dans ton congélateur, car des fois c’est difficile de tout voir en un coup d’oeil! J’ai bien envie d’étendre la liste à toutes nos réserves!
Hygiène et santé
Produits nettoyants et d'hygiène
C’est assez fou comme on peut remplacer à peu de frais et plutôt simplement les produits d’hygiène corporel comme le déodorant, le savon, la pâte à dent, etc. ainsi que les produits d’entretien ménager comme le nettoyant tout-usage, le savon à linge, le liquide à vaisselle, etc! Personnellement je n’ai jamais autant aimé un savon que celui que je fais moi-même! Doux pour la peau, sans produits toxiques et il sent tellement bon!
Il existe aussi plusieurs articles qu’on a l’habitude de jeter, mais qui peuvent être réutilisables, comme les couches, mouchoirs et papiers de toilette lavables, la coupe et les sous-vêtements conçus pour le flux menstruel, et j’en oublie probablement! Dans mon cas, j’ai troqué mes verres de contact l’an dernier pour des lunettes pour cette raison. Plus besoin d’en acheter et d’en jeter constamment et même chose pour le liquide de conservation!
Plantes médicinales
Plusieurs maux peuvent se traiter avec les plantes médicinales, alors, selon ce qui te pose problème le plus souvent pourquoi ne pas cultiver quelques plantes médicinales chez toi? Comme pour les techniques de conservation et les plantes sauvages comestibles, je te suggère fortement de suivre une formation dans ce domaine si tu veux te lancer, car le pouvoir des plantes peut être beaucoup plus fort qu’on ne le soupçonne!
Gestion de l’eau
Une installation simple de bac de récupération d’eau de pluie (j’exclue ceux qui se placent sous terre étant donné la situation) peut permettre d’arroser les plantes, nettoyer le matériel de jardinage et convenir aux autres besoins qui ne nécessitent pas de l’eau filtrée. Comme il peut finir par se remplir et déborder, il est important d’installer le bac de la bonne façon, et au bon endroit. Il faut aussi veiller à ce qu’il ne surchauffe pas, car des algues pourraient s’y former. Ça pourrait faire l’objet d’un autre fil de discussion! À suivre!
Gestion des déchets
Le vermicompost est beaucoup plus simple à mettre en place et à entretenir que je ne l’aurais cru! En plus de gérer plusieurs résidus de cuisine et de détourner le carton et le papier du recyclage, ça offre un super engrais et thé de compost! Pour bien nous préparer, on s’est procuré le livre Le compost Pourquoi? Comment? De Lili Michaud et on a eu la chance que Jasmin, avec qui j’avais déjà écrit un article sur le vermicompost en appartement, nous donne des vers!
Habitation
C’est malheureusement complexe d’apporter des modifications à son habitation lorsqu’on vit dans un endroit loué… Mais j’ai quand même trouvé ces deux idées de chauffage pour les plus motivés
Masse thermique là où le soleil plombe
Je n’en ai pas fait le test pour savoir si ça donnerait des résultats notables, mais je sais que dans la serre de Luc Muyldermans, l’ajout de bouteilles d’eau au sol permet de garder la température plus stable pour les plantes. L’eau étant la meilleure masse thermique, elle emmagasine la chaleur du soleil dans le jour et la redistribue le soir. Je serais curieuse d’essayer avec une porte patio orientée sud et plusieurs bouteilles d’eau disposées autour des plantes, ou même directement sur leurs pots si possible!
Chauffe-air solaire
Nous n’avons pas réussi à terminer le nôtre à temps pour le tester l’hiver dernier, mais l’an prochain nous avons bien l’intention d’installer un chauffe-air solaire de ce genre dans la fenêtre au sud de notre atelier! (Oui un atelier en appartement, c’est la raison de notre choix d’appartement hihi!) Si l’une de tes fenêtres au sud peut être “occupée” sans trop que ça ne t’incommode, ça peut être un bel essaie à faire!
La vie en appartement (et souvent en ville) a aussi ses avantages!
L’avantage majeur de vivre en ville, c’est la proximité! Les options zéro déchet et usagées te sont souvent plus accessibles, tu peux généralement faire plus de déplacement à vélo ou à pied, profites-en!
Qui dit appartement dit aussi voisins très très près. Ça peut être un point négatif comme positif : peut-être que ton voisin d’en-haut adore jardiner et qu’il serait bien partant pour cultiver quelques légumes avec toi! Peut-être que ta voisine d’en-bas est la pro du cannage et aimerait en faire avec toi cet automne!
Même chose pour ce qui est des projets communautaires, il suffit souvent de faire quelques recherches pour trouver des gens et des projets super inspirants près de toi! C’est encore plus facile aussi de se mettre en commun pour partager des ressources, en louer, en échanger, en prêter… Je pense aux bibliothèques et aux services de location d’espace de coworking ou d’outils comme l’atelier La Patente par exemple à Québec. Il suffit de rencontrer les gens de ton coin qui partagent ta vision et tes motivations! Ça tombe bien, on a fait une catégorie pour ça!
Allez, à toi maintenant! As-tu trouvé des solutions d’autosuffisance à appliquer en appartement ?