Bonjour tout le monde ! Je ne suis pas expert des abeilles indigènes, mais depuis maintenant trois ans je m’y intéresse et quel grand plaisir chaque printemps de les revoir. Quelques paragraphes pour mieux connaître, reconnaître et aider ces pollinisatrices exceptionnelles.
Une étude réalisée par un collectif scientifique a démontré une augmentation significative de la mise à fruit (indice de la qualité de la pollinisation) dans les 41 systèmes de culture (100%) étudiés mondialement contre seulement 14% de ces mêmes systèmes pour l’abeille à miel. En général les pollinisateurs sauvages sont plus efficaces et les effets d’une augmentation de la visite des fleurs sur le succès de la mise à fruit est le double de celui des abeilles domestiques et ce peu importe l’importance de l’augmentation. Wild Pollinators Enhance Fruit Set of Crops Regardless of Honey Bee Abundance.2013.Science:Vol. 339, Issue 6127, pp. 1608-1611.
Au Québec, 350 espèces reparties en 6 familles sont présentes:
Colletidae, 25 espèces,
Andrenidae, 75 espèces , abeilles mineuses,
Halectidae 80 espèces,
Melittidae 3 espèces,
Megachilidae 72 espèces,
Apidae 95 espèces, dont font partie les bourdons qui sont socials contrairement aux autres espèces.
Un vidéo très informatif sur la fabrication de nichoir à bourdons par la Pépinière ancestrale.
Les abeilles sauvages sont majoritairement solitaires. Plus de la moitié n’ont pas de dards. La plupart d’entre elles (70%) sont mineuses, elles font leur nids dans le sol. Pour les autres, nous pouvons augmenter les habitats disponibles en fabriquant des nichoirs plus ou moins sophistiqués imitant les cavités qu’elles choisissent pour faire leurs nids (tige creuse de framboisier, sureau, joncs, trous dans le bois mort etc.).
L’exemple ici, vous l’aurez deviné, est plutôt… de base. Parfois, c’est mieux comme ça puisque c’est plus facile à faire et qu’on passe à l’action plus aisément. Il suffit d’avoir une perceuse, préférablement à corde, et des mèches de 1/8’’ à 3/8’’, certains conseillent même jusqu’à 5/8’’. On cherche à offrir des tunnels aux dimensions similaires à ceux recherchés par les espèces présentes. Les tunnels de 12 cm de profondeur répondront aux besoins de la majorité des abeilles natives. Pour cet exemple, j’utilise du cerisier de Pennsylvannie sec. C’est possible d’utiliser du résineux (sapin, cèdre) plus poreux, isolant et beaucoup plus facile à percer. Les bûches sont coupées à 25-30 cm et percées des deux bouts. Il est important de bien s’assurer que toute la poussière et les débris sont sortis des tunnels. On peut selon le besoin, les corder ou les disposer individuellement. J’ai eu un taux d’occupation approximatif de 30% avec ces nichoirs l’an dernier.
La profondeur et l’isolation des tunnels sont importants puisque la larve, pour survivre à l’hiver jusqu’à son éclosion la saison d’après, aura besoin de 44 semaines de réserves !
Ici on peut trouver d’autres exemples de nichoirs.
Puisque les abeilles solitaires semblent avoir une distance de vol limitée de 75 à 250 mètres selon leurs tailles, il est préférable de placer les nichoirs à proximité des endroits où les ressources alimentaires sont abondantes. C’est idéal d’avoir des massifs de fleurs indigènes et cultivées couvrant une période de floraison et d’anthèse la plus étendue possible surtout si on ne connaît pas avec exactitude les familles d’abeilles qui sont présentes.
Je tiens à mentionner un dernier point important lorsque l’on veut traiter le bois utilisé. On doit éviter tout ce qui peut être toxique dans les vernis et teintures. J’utilise de l’huile de chanvre. Pour cette année je vais essayer d’utiliser l’huile avec la technique de bois brûlé japonaise Shou-sugi-ban
Enfin, pour en savoir plus sur les abeilles indigènes, je vous conseil ce site.