En discutant avec plusieurs sur le sujet de l’autosuffisance, je me rends compte qu’on a tous nos propres raisons de vouloir emprunter ce chemin, et je suis curieuse d’entendre les tiennes?
La mienne est la liberté. J’ai entendu parler d’autosuffisance pour la première fois par rapport aux Earthships, ces maisons faites en grande partie de déchets qui fournissent eau, inertie thermique et nourriture à leurs habitants, en plus de gérer les eaux usées. Répondre à ses besoins de base sans cumuler les factures, tu imagines?
Plus besoin de courir à temps plein pour arriver à la fin du mois, et par le fait même, plus besoin de dire adieu à un pourcentage toujours grandissant de nos paies qui s’en vont on ne sait où… Quand tu fais pousser ta nourriture, le gouvernement ne peut pas venir t’en enlever la moitié en taxes, impôts, et autres retenues sur la paie, pi ça, je dois avouer que ça me fait vraiment plaisir. Attention, je ne suis pas contre le fait de partager avec ceux qui en ont besoin, bien au contraire. Mais je sais que les partis au pouvoir l’échappent dans ce rôle depuis un sacré bout de temps. Pendant que les décideurs vivent dans le luxe, les organismes communautaires rushent à trouver du financement. Je suis pour le partage autrement, par des initiatives comme les Incroyables comestibles, les frigos libre-service, les accorderies, l’implication bénévole, le troc, etc!
La liberté donc de pouvoir profiter du fruit de mes efforts et de les partager avec les autres d’une manière plus humaine. Et puis l’autosuffisance je crois que ça ne s’atteint pas seul, mais en gang, en communauté, et je crois que l’esprit de communauté doit être retrouvé si on veut pouvoir s’éloigner des problèmes du système actuel. “Dans le temps, on n’avait pas besoin d’assurances, parce que quand quelqu’un passait au feu, c’est tout le village qui venait l’aider à se reconstruire”. Ça c’est le genre d’autosuffisance et de résilience qui me fait triper. Je suis idéaliste je sais, mais j’ai aussi retenu les paroles de Margaret Mead : “Never doubt that a small group of thoughtful, committed citizens can change the world; indeed, it’s the only thing that ever has.” (Ne doutez jamais qu’un petit groupe de citoyens réfléchis et engagés puissent changer le monde ; en fait, c’est toujours comme ça que ça s’est produit.)
La liberté aussi de choisir l’impact que j’ai dans le monde par le choix de ce que je mange, comment je me vêtis, ce que je fais avec mon compost, les matériaux que je réutilise, etc. J’aimerais que plus tard les enfants puissent encore s’émerveiller devant autant de beautés naturelles que j’ai pu le faire, et je veux que dès aujourd’hui ma consommation n’impacte pas négativement les habitants du reste de la planète.
Je pourrais déblatérer des heures sur le sujet, mais j’ai surtout envie de te lire! Pourquoi l’autosuffisance? Comment cette idée a-t-elle germée chez toi?
Et on a surtout développé ce volet d’autosuffisance quand on a acheté la maison. L’espace pour faire le jardin était une obligation quand on a acheté la maison, quasiment plus important que la maison elle-même 
. C’était une question de santé mentale pour moi. haha! Après on a découvert tous les petits fruits déjà présents et on s’est dit que notre aménagement paysagé se devait d’être majoritairement comestible, ou du moins, pratique. Les lapins sont venus très rapidement aussi, pas tant pour remplacer la viande qu’on achetait déjà assez rarement, mais pour ajouter quelque chose à notre diète dont il n’y avait pas de secret (hormone, vaccin, alimentation, etc.). On s’est vite rendu compte que ces lapins étaient une bonne monnaie d’échange contre autres produits alimentaires ou services qu’on ne peut pas faire à la maison. On essaie de récupérer les peaux aussi pour se faire une grosse courtepointe. Mais on ne sait pas encore tanné donc on le fait faire. Mon chum fait sa bière depuis plus de 10 ans. Cela représente une grande économie et il fait des saveurs qu’il pense aimer, c’est une expérience à chaque fois 